
Genre
Poésie
Parution
20 février 2025
En Europe
26 mars 2025
Au Québec
Éditeur
Gallimard
Présentation de l’éditeur
Ce volume donnera à mieux connaître l’oeuvre vaste d’Hélène Dorion, poète québécoise de haute réputation, en réunissant quatre de ses recueils précédant Mes forêts, tous parus entre 1990 et 2000 : Un visage appuyé contre le monde ; Sans bord, sans bout du monde ; Les murs de la grotte et Fenêtres du temps. Sensible à la puissante prégnance du monde naturel, l’œuvre d’Hélène Dorion explore plus constamment encore, entre inquiétude et ferveur, le lien entre l’intimité et l’universel, faisant leur part aux sentiments amoureux, aux doutes et aux joies existentiels, comme aussi à la traversée des lieux, villes et paysages.
Préface (Extrait)
Des traversées de l’intime aux cosmogonies du vivant
Je reçois ton tremblement Comme un don.
ANNE HÉBERT,
Le tombeau des rois.
Poète attentive aux mouvements de la vie intérieure ainsi qu’aux vastitudes du monde à explorer, Hélène Dorion inscrit sa démarche d’écriture dans un souci constant envers les choses frêles – les éléments naturels ou végétaux, le quotidien balayé par le passage du temps, le corps en ses creux et délicatesses – et les mondes fragiles 1 où s’entrecroisent les difficultés des relations affectives, les représentations trompeuses ainsi que les vertiges désenchantés de l’Histoire. Sans faire l’économie des failles et des manques qui constituent l’expérience humaine, son œuvre témoigne cependant, sans jamais rencontrer une forme de complet apaisement, d’une certaine confiance en le pouvoir d’interrogation que porte le poème. Hélène Dorion élabore, dans l’ensemble de son œuvre, une riche pensée du poème, qui mène plus récemment à une éthique, alors que le poétique explore de nouvelles cosmogonies du vivre. Depuis ses premiers écrits poétiques, elle sonde les reliefs de la disparition et du manque, mais également les possibles ouvertures d’espace et chemins de traverse que déploie le poème. Tel l’orfèvre, telle la dentellière, elle perfectionne un méticuleux travail de composition : à la fois peintre, compositrice, philosophe, il lui importe d’orchestrer savamment des jeux de textures et de reliefs, d’ombrages et de lueurs, traversées de temps et d’espace qui nous mènent à « la beauté ! qui borde l’émotion ! et chaque fois joue ses possibles ». On qualifiera aisément Hélène Dorion de poète des paysages, or on pourrait ajouter sans grande hésitation qu’elle pose sur la poésie un regard d’architecte, puisque son œuvre s’est érigée, au fil des publications, dans une cohérence indéniable, dessinant des figures signifiantes qui en éclairent tout le parcours. Respiration mélodique, leitmotiv sémantique, cette poésie convoque avec constance la répétition de mots-motifs omniprésents, voire obsédants – faille, absence, corps, amour, chemin –, mettant en acte un lyrisme en mode mineur. Au-delà de leur apparente sobriété, ces mots-motifs semblent révéler pour Hélène Dorion un fond insondable, une sémantique inépuisable, qui ne cesse de se renouveler, témoignant d’une persistance à en creuser les rebords, à en redessiner les contours pour les réinscrire dans le poème à la faveur d’éclairages inédits, d’ombres secrètes. L’exploration itérative des manques, par de subtiles et infinies variations, permet plus encore d’explorer de nouvelles voies vers l’autre, et produit une poésie centrée sur le désir du lien, entre soi et les autres, entre le proche et le lointain. […]
— Evelyne Gagnon
Presse
« Réunissant quatre recueils parus entre 1990 et 2000, le volume que lui consacre la collection Poésie/Gallimard permet de redécouvrir sa façon de lier, avec une ferveur inquiète, l’intime et l’universel. »
– Le Monde – Monique Pétillon
« À chacun de ses vers, Hélène Dorion […] sait nous mener délicatement à reconsidérer ce qu’on pensait savoir. Non pour le briser, mais pour le redorer d’un sens neuf, inédit. J’aime la justesse de sa pensée et de ses mélodies, l’humilité qu’elle canonise. »
– Madame Figaro – Chloé Deschamps
« S’y dévoile et s’y déploie une écriture singulièrement complexe sans être cependant composite ou disparate tant elle sait subtilement entremêler et intriquer des traits (comme autant de flèches et de visages) narratifs, réflexifs et poétiques. Le lyrisme peut affleurer, notamment dans la reconnaissance et déploration de l’absence, mais demeure discret, retenu, pudique. »
– Les Lettres françaises – Frédéric Dieu
« Elle passera à l’histoire. On l’étudie dans les lycées en France. Hélène Dorion nous dévoile une œuvre publiée pour la première fois en 1990. Poésie et pensée sont les deux pôles de l’activité poétique de ma poétesse préférée. À chacun de ses livres, le temps s’arrête. »
– La Métropole – Ricardo langlois
« Voilà qui est dit, et par la poète elle-même : elle n’écrit pas dans les nuages, ne laisse pas tomber de très haut des mots savants sur ses lecteurs. Ce sont les mots de tous les jours. Et pourtant, et c’est là quelque chose de remarquable, usant d’un lexique des plus ordinaires, elle parvient à communiquer des idées qui n’ont franchement rien de banal. Pour exprimer des pensées complexes, lui suffisent des formes simples. Sa parole tendue à l’extrême est habilement retenue, jamais n’outrepasse-t-elle sa pensée. Parole juste, ajustée au sentiment et à l’idée, faite sur mesure. En cela, il est possible de ranger du côté des classiques une telle écriture ; encore peut-on le faire à la condition de ne pas réduire la poésie d’Hélène Dorion à sa seule perfection. Et c’est sans doute ce qui fait la grandeur de son œuvre, à savoir qu’au-delà d’une maestria, une véritable aventure spirituelle et philosophique s’accomplit au cœur de ses ouvrages. Cela que nous appelons substance se trouve au rendez-vous. »
– blog littéraire – Daniel guénette
« C’est ainsi que les poèmes de tout ce recueil restent en harmonie, dirait-on, avec les célèbres formules de Char comme de Reverdy le site fatalement enchevêtré d’un manque qui génère toujours le désir qu’il cache, celui-ci ne s’accomplissant, si on peut parler d’accomplissement-réalisation-aboutissement, que pour réaffirmer le sentiment de perte-deuil-absence, le cercle de l’action poétique se reformant ad infinitum . Le problème essentiel s’avérerait ainsi une incompréhension face à notre présence-au-monde, ‘notre pari recommencé de ce que nous sommes’, comme dit Dorion (95), l’élégiaque ce fol espoir d’une transmutation de ce qu’il est et charrie, jamais une saisie de cette altérité quelque part imaginée. Tout ceci sans ésotérisme, sans aucune expérience ou vision transformative, christique ou paranormale. »
– POESIBAO – Michaël Bishop
Radio et télévision
21 mars 2025
L’invité – animé par Patrick Simonin – [ En rattrapage ]
23 avril 2025
Il reste toujours la culture – animé par Émilie Perreault – Radio-Canada, Ici Première – [ En rattrapage ]
26 avril 2025
5 minutes avec… – Reportage réalisé par Louis-Philippe Ouimet, diffusé au Téléjournal de Radio-Canada – [ En rattrapage ]
8 mai 2025
Première heure – Radio-Canada Québec – [ En rattrapage ]
Entrevues
Le Journal de Montréal – Marie-France Bornais – 25 mai 2025
Le Soleil – Valérie Marcoux – 11 mai 2025
La Presse – Dominic Tardif – 10 mai 2025